Traduco uno stralcio del volume che Florence Gauthier [Triomphe et mort du droit naturel en Révolution 1789-1795-1802, Paris, Presses Universitaires de France, 1992], docente all’Università di Paris VII, ha dedicato alla formazione del pensiero robespierriano e alla sua concezione della contraddizione tra libertà politica e potere economico. La traduzione è in coda all’originale.
Io sfido il più scrupoloso difensore della proprietà a contestare questi principi, a meno di dichiarare apertamente che con questa parola (diritto illimitato di proprietà) intende il diritto di spogliare e d’assassinare i suoi simili. Come dunque si può pretendere che ogni regola sulla vendita del grano sia un attacco alla proprietà e rubricare questo sistema barbaro sotto il nome grazioso di libertà di commercio ? Perché le leggi non fermano la mano omicida del monopolista come quella dell’assassino ordinario?
Robespierre, 2 dicembre 1792
La déclaration du droit à l’existence devint l’enjeu des luttes politiques de 1792 à 1795, mettant aux prises deux conceptions du droit naturel, deux projets de société, deux conceptions de la liberté, liberté politique ou liberté économique, deux conceptions du libéralisme de droit naturel. Robespierre fut un des principaux théoriciens du droit à l’existence à l’époque de la Révolution des droits de l’homme. Partant des principes du droit naturel d’une part, de l’expérience de la révolution d’autre part, il va peu à peu préciser son analyse de la contradiction entre le pouvoir économique et la liberté politique. Nous allons suivre son analyse à travers trois de ses interventions principales à ce sujet.
Avril 1791. « Sur la nécessité de révoquer les décrets qui attachent l’exercice des droits du citoyen à la contribution du marc d’argent ou d’un nombre déterminé de journées d’ouvrier ».
À la suite de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, l’Assemblée constituante allait à plusieurs reprises violer sa propre constitution en refusant de reconnaître la citoyenneté – ou l’appartenance au genre humain, selon la conception de la philosophie du droit naturel – aux femmes, aux esclaves des colonies, et enfin à ceux qui vivaient du travail de leurs mains, en détachant, ici, la citoyenneté de la personne pour l’attacher à la richesse.
Robespierre intervenait une nouvelle fois, pour défendre le droit naturel attaché à la personne contre le système censitaire qui faisait dériver la citoyenneté des fortunes :
Pourquoi sommes-nous rassemblés dans ce temple des lois ? Sans doute pour rendre à la nation française l’exercice des droits imprescriptibles qui appartiennent à tous les hommes. Tel est l’objet de toute constitution politique. Elle est juste, elle est libre si elle le remplit, elle n’est qu’un attentat contre l’humanité, si elle le contrarie. [Robespierre, Œuvres complètes, Paris, t. VII, 1950, p. 161]
Robespierre s’appuyant sur les principes déclarés, fait la critique du suffrage censitaire d’un double point de vue : anticonstitutionnel, étant donné que la Déclaration des droits de 1789 est violée par ces dispositions qui renient la conception de la liberté en société ou la citoyenneté ; et antisocial. Il va de ce point vue donner une définition du peuple et de l’intérêt général, et caractériser la nature particulière du système censitaire, et celle universelle de la révolution des droits de l’homme. Les adversaires du droit naturel désignent le peuple par les termes méprisants suivants :
Le peuple ! des gens qui n’ont rien… des gens qui n’ont rien à perdre.
Robespierre leur répond :
Ces gens dont vous parlez sont apparemment des hommes qui vivent, qui existent, qui subsistent au sein de la société, sans aucun moyen de vivre ou de subsister. Car s’ils sont pourvus de ces moyens-là, ils ont, ce me semble, quelque chose à perdre ou à conserver. Oui, les grossiers habits qui me couvrent, l’humble réduit où j’achète le droit de me retirer et de vivre en paix, le modique salaire avec lequel je nourris ma femme et mes enfants ; tout cela je l’avoue, ce ne sont point des terres, des châteaux, des équipages ; tout cela s’appelle rien peut-être, pour le luxe et pour l’opulence ; mais c’est quelque chose pour l’humanité : c’est une propriété sacrée, aussi sacrée sans doute que les brillants domaines de la richesse. Que dis-je ! Ma liberté, ma vie, le droit d’obtenir sûreté ou vengeance pour moi et pour ceux qui me sont chers, le droit de repousser l’oppression, celui d’exercer librement toutes les facultés de mon esprit et de mon cœur ; tous ces biens si doux, les premiers de ceux que la nature a départis à l’homme, ne sont-ils pas confiés, comme les vôtres, à la garde des lois ! [Ivi, p. 164].
Le peuple qu’analyse Robespierre, ce sont les gens qui vivent du travail de leurs mains, les salariés, ceux qui n’ont « rien », ceux que les « honnêtes gens » veulent dégrader «par les mots de canaille et de populace».[Come non riandare automaticamente alla “racaille” di Sarkozy? NDR]. Le système censitaire est réservé aux riches qui veulent se privilégier en occupant toute la puissance publique. Les riches veulent se constituer en classe particulière et en classe politique dominante :
Le peuple ne demande que le nécessaire, il ne veut que justice et tranquillité ; les riches prétendent à tout, ils veulent tout envahir et tout dominer. Les abus sont l’ouvrage et le domaine des riches, ils sont les fléaux du peuple : l’intérêt du peuple est l’intérêt général, celui des riches l’intérêt particulier. [Ivi, p. 166]
Le système censitaire ne constitue pas une société d’hommes libres, mais sert l’intérêt particulier des riches, nouveaux oppresseurs du peuple :
Que serait votre déclaration des droits si ces décrets pouvaient subsister ? Une vaine formule. Que serait la nation ? Esclave ; car la liberté consiste à obéir aux lois qu’on s’est données, et la servitude à être contraint de se soumettre à une volonté étrangère. Que serait votre constitution ? Une véritable aristocratie. Car, l’aristocratie est l’état où une portion des citoyens est souveraine et le reste sujets. Et quelle aristocratie ! La plus insupportable de toutes ; celle des riches. [Ivi, p. 162]
Robespierre oppose au caractère de classe du régime censitaire le caractère original de la Révolution en France comme première tentative historique de reconquête des droits naturels :
Est-ce donc pour copier servilement les erreurs ou les injustices qui ont si longtemps dégradé et opprimé l’espèce humaine, que l’éternelle providence vous a appelés, seuls depuis l’origine du monde, à rétablir, sur la terre, l’empire de la justice et de la liberté, au sein des plus vives lumières qui aient jamais éclairé la raison publique, au milieu des circonstances presque miraculeuses qu’elle s’est plu à rassembler, pour vous assurer le pouvoir de rendre à l’homme son bonheur, ses vertus et sa dignité primaire ? [Ivi, p. 163].
Robespierre rappelle enfin que c’est l’insurrection populaire de juillet 1789 qui a sauvé le Serment du Jeu de Paume et permis d’entamer le processus de reconquête des droits naturels :
Eh ! qui pourrait donc supporter l’idée de le (ce peuple) voir dépouiller de ses droits, par la révolution même qui est due à son courage, au tendre et généreux attachement avec lequel il a défendu ses représentants. Est-ce aux riches, est-ce aux grands que vous devez cette glorieuse insurrection qui a sauvé la France, et vous ? Ces soldats qui ont déposé leurs armes aux pieds de la patrie alarmée, n’étaient-ils pas du peuple ? Ceux qui les conduisaient contre vous, à quelles classes appartenaient-ils ? [Ivi, p. 167]
Dans une formule révélant toute l’ampleur de son analyse, Robespierre met en lumière les luttes de classes triangulaires, qui caractérisent toute la période de la Révolution des droits de l’homme, de 1789 à 1795 :
Est-ce pour retomber sous le joug de l’aristocratie des riches, qu’il (le peuple) a brisé avec vous le joug de l’aristocratie féodale ? [Ivi, p. 167]
À travers cette critique du nouveau despotisme de l’aristocratie des riches, Robespierre centre le débat sur le problème de fond de la propriété. Reprenons son analyse qui renvoie au droit naturel universel. Les partisans de l’aristocratie des riches, en attachant la citoyenneté, non à la personne mais à la richesse, transforment le droit naturel universel de liberté en droit particulier des possédants, nouveau privilège qui ne réalise ni le droit, ni l’universel.
Robespierre part de la contradiction interne à la Déclaration des droits de 1789 analysée précédemment : le droit naturel de liberté et sa réciprocité l’égalité entrent en contradiction avec le droit naturel de propriété privée des biens matériels. On le voit, la contradiction a éclaté, au moins, dès avril 1791 : le système censitaire, en attachant la liberté en société, ou la citoyenneté, à la richesse, retire aux « impropriétaires » leur appartenance au genre humain.
Robespierre va opérer, sur le plan de la théorie du droit naturel, la séparation entre les biens ayant un caractère universel, et les biens matériels qui ne l’ont pas :
Ma liberté, ma vie, le droit d’obtenir sûreté ou vengeance pour moi et pour ceux qui me sont chers, le droit de repousser l’oppression, celui d’exercer librement toutes les facultés de mon esprit et de mon cœur ; tous ces biens si doux, les premiers de ceux que la nature a départis à l’homme, ne sont-ils pas confiés, comme les vôtres, à la garde des lois ! Et vous dites que je n’ai point d’intérêt à ces lois ; et vous voulez me dépouiller de la part que je dois avoir comme vous, dans l’administration de la chose publique, et cela par la seule raison que vous êtes plus riches que moi ! Ah ! si la balance cessait d’être égale, n’est-ce pas en faveur des citoyens les moins aisés qu’elle devrait pencher ? Les lois, l’autorité publique, n’est-elle pas établie pour protéger la faiblesse contre l’injustice et l’oppression. C’est donc blesser tous les principaux sociaux, que de la placer tout entière entre les mains des riches.« Mais les riches, les hommes puissants ont raisonné autrement. Par un étrange abus des mots, ils ont restreint à certains objets l’idée générale de propriété ; ils se sont appelés seuls propriétaires ; ils ont prétendu que les propriétaires seuls étaient dignes du nom de citoyens ; ils ont nommé leur intérêt particulier l’intérêt général, et pour assurer le succès de cette prétention, ils se sont emparés de toute la puissance sociale. [Ivi, p. 164]
Robespierre donne ici la première théorisation du droit naturel universel à l’existence, en faisant éclater la contradiction entre liberté politique et droit naturel de propriété privée des biens matériels. Selon la philosophie du droit naturel, la vie, la liberté, la sûreté et le droit de repousser l’oppression sont des propriétés de l’être humain. Nous avons vu que c’est de cette manière qu’est exprimée, dans la théorie du droit naturel, l’humanité de l’humanité, et que ces propriétés sont à l’œuvre dans la Déclaration de 1789.
Robespierre met en pleine lumière la façon dont les propriétaires se mettent en contradiction avec la déclaration-constitution, en restreignant l’idée générale de propriété aux seuls biens matériels, en créant une nouvelle conception de la citoyenneté attachée aux choses, aux biens matériels. Cette conception de la citoyenneté attachée aux choses rompt avec le libéralisme de droit naturel, « car la liberté consiste à obéir aux lois qu’on s’est données, et la servitude à être contraint de se soumettre à une volonté étrangère ». Cette nouvelle théorie politique détruit totalement la conception du droit naturel de liberté, et construit une nouvelle conception de la propriété strictement limitée au matérialisme des biens… matériels.
Cette défaite provisoire des droits de l’homme et du citoyen – provisoire car le 10 août 1792, l’insurrection populaire permettra « à la canaille et à la populace » de rétablir le droit naturel, une seconde fois, en renversant cette constitution censitaire, matérialiste et antilibérale – cette défaite provisoire donc permit aussi à Robespierre, défenseur de la liberté, d’approfondir la théorie de la révolution des droits naturels.
En effet, dès avril 1791, Robespierre fit éclater la contradiction entre les propriétés ayant un caractère universel, et celles qui ne l’ont pas. La vie, la liberté (et donc l’égalité et la citoyenneté), le droit d’obtenir sûreté et de repousser l’oppression, le droit d’exercer librement toutes les facultés de l’esprit et du cœur sont des propriétés naturelles universelles, et constituent l’intérêt général que la société de droit naturel a pour but de conserver et de réaliser.
L’intérêt des possédants est un intérêt particulier incapable de réaliser le droit naturel universel. En s’emparant de la puissance publique, l’intérêt des possédants révèle une forme nouvelle de despotisme, celui du pouvoir que confère la propriété des biens matériels. Un nouveau pouvoir oppressif est ici reconnu, le pouvoir économique. Être libre c’est n’être soumis au pouvoir d’aucun autre homme, et ne soumettre aucun autre homme à son pouvoir. L’oppression ne vient pas seulement des pouvoirs doctrinaires des Églises et de l’État absolutiste, le pouvoir économique est lui aussi incompatible avec la réalisation de la liberté comme qualité humaine.
Le 2 décembre 1792, Robespierre intervenait à nouveau sur la contradiction entre liberté politique et liberté économique. Sa réflexion s’était approfondie depuis avril 1791, sous l’effet du développement du mouvement populaire qui élabora, face à la crise économique et monétaire, un vaste programme de réforme agraire lié à une refonte du système de production et d’échange [9]. Robespierre critique le droit de propriété privée illimitée et le caractérise comme un assassinat :
Je défie le plus scrupuleux défenseur de la propriété de contester ces principes, à moins de déclarer ouvertement qu’il entend par ce mot (droit de propriété illimitée) le droit de dépouiller et d’assassiner ses semblables. Comment donc a-t-on pu prétendre que toute espèce de gêne, ou plutôt que toute règle sur la vente du blé était une atteinte à la propriété et déguiser ce système barbare sous le nom spécieux de liberté du commerce ?… Pourquoi les lois n’arrêteraient-elles pas la main homicide du monopoleur comme celle de l’assassin ordinaire. [10]
Pour Robespierre, les marchands, monopoleurs, spéculateurs sont des assassins puisqu’ils menacent l’existence des consommateurs, et entrent en concurrence avec le droit à l’existence. Robespierre analyse le caractère de classe de la politique de liberté économique au service de l’intérêt particulier des marchands et détenteurs de grains et son aspect répressif.
Ils (les auteurs de la théorie de la liberté économique) ont compté pour beaucoup les profits des négociants et des propriétaires et la vie des hommes à peu près pour rien. Et pourquoi ? C’étaient les grands, les ministres, les riches qui écrivaient qui gouvernaient ; si c’eût été le peuple, il est probable que ce système aurait reçu quelques modifications [11] … La liberté indéfinie du commerce et des baïonnettes pour calmer les alarmes ou pour opprimer la faim, telle fut la politique vantée de nos premiers législateurs. [12]
Robespierre porte une critique fondamentale à la théorie économique de l’élasticité du marché, car le marché des subsistances n’est pas élastique :
Les auteurs de la théorie n’ont considéré les denrées les plus nécessaires à la vie que comme une marchandise ordinaire et n’ont mis aucune différence entre le commerce du blé et celui de l’indigo… Il n’est pas nécessaire que je puisse acheter de brillantes étoffes ; mais il faut que je sois assez riche pour acheter du pain pour moi et mes enfants. Le négociant peut bien garder dans ses magasins les marchandises que le luxe et la vanité convoitent jusqu’à ce qu’il trouve le moment de les vendre au plus haut prix possible ; mais nul homme n’a le droit d’entasser des monceaux de blé à côté de son semblable qui meurt de faim. [13]
La spéculation sur les denrées qui assurent l’existence entre en contradiction avec le droit à l’existence :
Quel est le premier objet de la société ? C’est de maintenir les droits imprescriptibles de l’homme. Quel est le premier de ces droits ? Celui d’exister. La première loi sociale est donc celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d’exister ; toutes les autres sont subordonnées à celle-là ; la propriété n’a été instituée ou garantie que pour la cimenter ; c’est pour vivre d’abord qu’on a des propriétés. Il n’est pas vrai que la propriété puisse jamais être en opposition avec la subsistance des hommes. [14]
La critique de la liberté économique va permettre à Robespierre de préciser sa conception de la propriété. Les subsistances étant nécessaires à l’existence, elles ne peuvent être considérées comme une propriété privée mais ont un caractère social commun :
Les aliments nécessaires à l’homme sont aussi sacrées que la vie elle-même. Tout ce qui est indispensable pour la conservation est une propriété commune à la société entière. [15]
On le voit, ce qui est formulé ici va très loin. La conservation du droit naturel est le but de l’association politique, le premier droit est le droit à l’existence, tout ce qui assure la conservation de l’existence est une propriété commune à la société entière. L’idée générale de propriété chez Robespierre s’est précisée : nous avons vu en avril 1791 que la vie, la liberté, la sûreté, le droit de résistance à l’oppression, l’exercice de toutes les facultés de l’esprit et du cœur, sont des propriétés naturelles universelles. Robespierre ajoute, le 2 décembre 1792 que les biens qui assurent l’existence et sa conservation ont un caractère de bien commun à la société et pas seulement privé. Robespierre théorise ainsi deux sortes de droits sociaux : les droits naturels attachés à la personne et le droit aux subsistances qui donne à ces denrées un caractère de propriété commune. Ici, le droit de propriété des biens nécessaires à l’existence est subordonné au droit naturel à l’existence. Rappelons que cette même conception se retrouve dans le programme économique de la Sans-culotterie parisienne, entre autres, présenté le 5 septembre 1793, sous forme de 12 articles, dont nous extrayons les plus significatifs :
Que le maximum des fortunes sera fixé.
Que le même individu ne pourra posséder qu’un maximum.
Que le même citoyen ne puisse avoir qu’un atelier qu’une boutique.
Que toutes les denrées de premières nécessités soient fixées invariablement.
Que les matières premières seront aussi fixées de manière que les profits de l’industrie, les salaires du travail et les bénéfices du commerce qui seront modérés par la loi, puissent mettre l’homme industrieux, le cultivateur, le commerçant à portée de se procurer, non seulement les choses nécessaires, indispensables à la conservation de leur existence, mais encore tout ce qui peut ajouter à leur jouissance. [16]
Robespierre synthétise l’idée générale de propriété dans son projet de déclaration des droits de l’homme et du citoyen présenté à la Convention le 24 avril 1793
Quatrième de couverture
… l’oubli et le mépris des droits naturels de l’homme sont les seules causes des malheurs du monde…
Par ces mots le Préambule de la Déclaration « montagnarde » des droits de l’homme et du citoyen réaffirmait en 1793 les principes qui avaient triomphé en 1789, subordonnant la politique à l’éthique universaliste. Moins de deux ans plus tard, la Constitution de l’an III (1795) rompait avec le droit naturel et sanctionnait la conception opposée des droits (et devoirs) de « l’homme en société », d’inspiration bourgeoise et positiviste.
Comment était-on passé de la ré-publique populaire à la ré-privée des riches ? Comment l’histoire de la Révolution en était-elle venue à contredire sa philosophie ?
À ces questions obstinément refoulées par l’historiographie, Florence Gauthier apporte un nouvel éclairage, menant l’enquête depuis les textes fondateurs de la philosophie de la liberté et de l’égalité (de Locke et Mably à Kant et Paine) jusqu’au fond des archives du Gouvernement révolutionnaire et de la Convention. Elle insiste sur l’importance de l’affrontement entre « côté gauche » et « côté droit » à propos du droit à l’existence et de la loi martiale, du cosmopolitisme, de la guerre de conquête et de la question coloniale. Faisant justice du mythe d’un Robespierre « tyrannique », nationaliste et esclavagiste, elle montre l’étroitesse des liens qui unirent les organisateurs de Thermidor au parti colonial de Corse et de Saint-Domingue.
Entre la question du « contenu sans classe » de la Révolution, celle des raisons de l’échec d’une politique du droit naturel, et les enjeux actuels du débat sur la citoyenneté, le lien apparaît désormais au grand jour.
Tratto da: http://www.xn--lecanardrpublicain-jwb.net/spip.php?article381
Florence Gauthier, Robespierre teorico del diritto naturale all’esistenza
La dichiarazione del diritto all’esistenza diviene il nodo delle lotte politiche dal 1792 al 1795, mettendo a confronto due concezioni del diritto naturale, due progetti di società, due concezioni di libertà, libertà politica o libertà economica, due concezioni del giusnaturalismo liberale. Robespierre fu uno dei principali teorici del diritto all’esistenza all’epoca della rivoluzione dei diritti dell’uomo. Partendo da questi principi di diritto naturale da un lato e dall’esperienza della rivoluzione dall’altro, a poco a poco preciserà la sua analisi della contraddizione tra il potere economico e la libertà politica. Seguiremo la sua analisi attraverso tre dei suoi principali interventi su questo tema.
Aprile 1791. « Sulla necessità di revocare i decreti che legano l’esercizio dei diritti di cittadinanza al contributo di un marco d’argento o di un certo numero di giornate di lavoro ».
In seguito alla Dichiarazione dei diritti dell’uomo e del cittadino del 1789, l’Assemblea costituente aveva violato a più riprese la propria costituzione rifiutando di riconoscere la cittadinanza – o l’appartenenza al genere umano, secondo la concezione del giusnaturalismo – alle donne, agli schiavi delle colonie e infine a coloro che che vivevano del lavoro delle loro braccia, separando, in questo caso, la cittadinanza dalla persona per legarla alla ricchezza. Robespierre intervenne un’altra volta per difendere il diritto naturale legato alla persona contro il sistema censuario che faceva derivare la cittadinanza dal patrimonio.
« Perché siano riuniti in questo tempio della legge? Senza dubbio per rendere alla nazione francese l’esercizio dei diritti imprescrittibili che appartengono a tutti gli uomini. Tale è l’oggetto di ogni costituzione politica. Essa è giusta, essa è libera se lo realizza, non è che un attentato contro l’umanità se lo contrasta ».
Appoggiandosi ai principi dichiarati, Robespierre critica il suffragio censuario da un duplice punto di vista : anticostituzionale, dato che la Dichiarazione dei diritti del 1789 è violata da queste disposizioni che negano la concezione della libertà in società o cittadinanza; e antisociale. Partendo di qui fornisce una definizione di popolo e dell’interesse generale e caratterizza la natura particolaristica del sistema censuario e quella universale della rivoluzione dei diritti dell’uomo. Gli avversari del diritto naturale indicano il popolo con la seguente formula spregiativa :
« Il popolo! Gente che non ha niente … gente che non ha niente da perdere ».
Robespierre risponde loro :
« Questa gente di cui parlate è apparentemente gente che vive, che esiste, che sussiste in seno alla società, senza alcun mezzo per vivere. Perché se è sprovvista di ogni mezzo, essa è, mi sembra, qualche cosa da perdere o da conservare. Si, gli abiti grossolani che mi coprono, l’umile reddito con cui mi procuro il diritto di ritirarmi e vivere in pace, il modesto salario con cui nutro i miei figli e mia moglie ; tutto questo, lo confesso, non è terreni, castelli, personale di servizio ; tutto ciò forse è niente per il lusso e l’opulenza, ma è qualcosa per l’umanità : è una proprietà sacra, senza dubbio altrettanto sacra dei domini brillanti della ricchezza. Che dico ! La mia libertà, la mia vita, il diritto di ottenere sicurezza o vendetta per me e per quelli che mi sono cari, il diritto di respingere l’oppressione, quello di esercitare liberamente tutte le facoltà del mio spirito e del mio cuore; tutti questi beni così dolci, i primi di quelli che la natura ha ripartito tra gli uomini, non sono affidati, come i vostri alla salvaguardia delle leggi ! »
Il popolo che Robespierre analizza è la gente che vive del lavoro delle proprie braccia, i salariati, quelli che non hanno «niente», quelli che i «galantuomini» vogliono degradare con gli appellativi di «canaglia e popolaccio». Il sistema censitario è riservato ai ricchi che vogliono essere privilegiati occupando tutto il potere pubblico. I ricchi vogliono costituirsi in classe particolare e in classe politica dominante :
« Il popolo non chiede che il necessario, non vuole che giustizia e tranquillità ; i ricchi pretendono tutto, vogliono invadere tutto e dominare tutto. L’abuso è l’opera e il dominio dei ricchi , essi sono il flagello del popolo: l’interesse del popolo è l’interesse generale, quello dei ricchi è l’interesse particolare ».
Il sistema censitario non costituisce una società di uomini liberi, ma serve l’interesse particolare dei ricchi, nuovi oppressori del popolo :
« Che sarebbe la vostra dichiarazione dei diritti dell’uomo se questi decreti potessero sussistere? Una vana formula. Che sarebbe la nazione ? Schiava ; perché la libertà consiste nell’obbedire alle leggi che ci si è dati, e la servitù ad essere costretti a sottomettersi a una volontà straniera. Che sarebbe la vostra costituzione ? Una vera aristocrazia. Perché l’aristocrazia è lo stato in cui una porzione di cittadini è sovrana è il resto soggetta. E quale aristocrazia ! La più insopportabile di tutte ; quella dei ricchi. »
Robespierre oppone al carattere di classe del regime censuario il carattere originale della rivoluzione in Francia come primo tentativo storico di riconquista dei diritti naturali :
« E’ dunque per copiare servilmente gli errori o le ingiustizie che hanno da così tanto tempo degradato e oppresso la specie umana che l’eterna provvidenza vi ha chiamato, voi soli dall’origine del mondo, a ristabilire sulla terra l’impero della giustizia e della libertà, in seno ai lumi più vivi che mai abbiano rischiarato la ragione pubblica, tra le circostanze pressoché miracolose ch’essa ha raccolto per assicurarvi il potere di rendere all’uomo la sua felicità, le sue virtù e la sua felicità primaria ? »
Robespierre ricorda infine che è stata l’insurrezione popolare di luglio 1789 che ha salvato il giuramento della pallacorda e permesso di iniziare il processo di riconquista dei diritti naturali :
« Eh! chi potrebbe dunque sopportare l’idea di vederli (questo popolo) spogliati dei loro diritti dalla rivoluzione stessa che è dovuta al loro coraggio al tenero e generoso attaccamento col quale hanno difeso i suoi rappresentanti. E’ ai ricchi, è ai grandi, che dovete questa gloriosa insurrezione che ha salvato la Francia e voi? Questi soldati che hanno deposto le armi ai piedi della patria allarmata, non erano forse del popolo? Quelli che li conducevano contro di voi a che classe appartenevano?»
In una formula che rivela tutta l’ampiezza della sua analisi, Robespierre mette in evidenza le lotte di classe triangolari che caratterizzano tutto il periodo della rivoluzione dei diritti dell’uomo, dal 1789 al 1795 :
« E’ per ricadere sotto il giogo dell’aristocrazia dei ricchi che (il popolo) ha spezzato con voi il giogo dell’aristocrazia feudale ? »
Attraverso questa critica del nuovo dispotismo dell’aristocrazia dei ricchi, Robespierre centra il dibattito sul problema di fondo della proprietà. Riprendiamo la sua analisi che rinvia al diritto naturale universale. I partigiani dell’aristocrazia dei ricchi, legando la cittadinanza, non alla persona ma alla ricchezza, trasformano i diritti naturali universali di libertà in diritto particolare di possidenti, nuovo privilegio che non realizza né il diritto né l’universale.
Robespierre parte dalla contraddizione interna alla Dichiarazione dei diritti del 1789 analizzata precedentemente : il diritto naturale di libertà e il suo reciproco l’uguaglianza entrano in contraddizione con il diritto naturale della proprietà privata dei beni materiali. Lo si vede, la contraddizione è esplosa almeno dall’aprile 1791 : il sistema censuario, legando la libertà in società, o la cittadinanza, alla ricchezza, ritira ai « non proprietari » la loro appartenenza al genere umano.
Robespierre opererà, sul piano della teoria del diritto di natura, la separazione tra i beni che hanno carattere universale e i bene materiali che non ce l’hanno :
« La mia libertà, la mia vita, il diritto d’avere sicurezza o vendetta per me e per quelli che mi sono cari, il diritto di respingere l’oppressione, quello di esercitare liberamente tutte le facoltà del mio spirito e del mio cuore ; tutti questi beni così dolci, i primi che la natura ha spartito tra gli uomini, non sono affidati come i vostri alle leggi ! E voi dite che non ho affatto interesse a queste leggi; e volete spogliarmi della parte che io devo avere come voi, nell’amministrazione della cosa pubblica, e questo per la sola ragione che voi siete ricchi di me! Ah! se la bilancia smettesse di essere uguale, non è in favore dei cittadini meno agiati che dovrebbe pendere? Le leggi, l’autorità pubblica, non è stabilita per proteggere la debolezza contro l’ingiustizia e l’oppressione? E’ dunque attentare a tutti i principi sociali , metterla tutta intera nelle mani dei ricchi. «Ma i ricchi, i potenti hanno ragionato diversamente. Per uno strano abuso terminologico, hanno ristretto a certi oggetti l’idea generale di proprietà; si sono detti i soli proprietari ; hanno preteso che i proprietari soli fossero degni del nome di cittadini ; hanno chiamato i loro interessi particolari interesse generale, e per assicurare il successo a questa pretesa, si sono impadroniti di tutto il potere sociale. »
Robespierre dà qui la prima teorizzazione del diritto universale all’esistenza facendo scoppiare la contraddizione tra la libertà politica e il diritto naturale di proprietà privata dei beni materiali. Secondo la filosofia del diritto naturale, la vita, la libertà, la sicurezza e il diritto di respingere l’oppressione sono delle proprietà dell’essere umano. Abbiamo visto che è in questo modo che è espressa, nella teoria del diritto naturale, l’umanità dell’umanità, e che queste proprietà sono all’opera nella Dichiarazione del 1789.
Robespierre mette in piena luce il modo in cui i proprietari si pongono in contraddizione con la dichiarazione-costituzione, restringendo l’idea generale di proprietà ai soli beni materiali, creando una nuova concezione della cittadinanza legata alle cose, ai beni materiali. Questa concezione della cittadinanza legata alle cose rompe con il liberalismo del diritto naturale «perché la libertà consiste nell’obbedire alle leggi che ci si è dati, e la servitù nel sottomettersi a volontà straniera». Questa nuova teoria politica distrugge totalmente la concezione del diritto naturale di libertà et costruisce una nuova concezione della proprietà strettamente limitata al materialismo dei beni … materiali.
Questa disfatta provvisoria dei diritti dell’uomo e del cittadino – provvisoria perché il 10 agosto 1792, l’insurrezione popolare permetterà «alla canaglia e al popolaccio» di ristabilire il diritto naturale, una seconda volta, rovesciando questa costituzione censuaria, materialista e antiliberalee – questa disfatta provvisoria dunque permette a Robespierre, difensore della libertà, d’approfondire la teoria della rivoluzione dei diritti naturali.
In effetti, dall’aprile 1791, Robespierre fece scoppiare la contraddizione tra le proprietà aventi carattere universale e quelle che non hanno questo carattere. La vita, la libertà (e dunque l’uguaglianza e la cittadinanza), il diritto d’avere sicurezza e di respingere l’oppressione, il diritto di esercitare liberamente tutte le facoltà dello spirito e del cuore sono proprietà naturali universali e costituiscono l’interesse generale che la società di diritto naturale ha per scopo di conservare e realizzare.
L’interesse dei proprietari è un interesse particolare incapace di realizzare il diritto naturale. Impadronendosi del potere pubblico, l’interesse dei proprietari rivela una nuova forma di dispotismo, quella conferita alla proprietà dei beni materiali. Un nuovo potere oppressivo è qui riconosciuto, il potere economico. Essere liberi è non essere sottomessi al potere di alcun altro uomo e non sottomettere alcun altro uomo al suo potere. L’oppressione non viene soltanto dai poteri dottrinari della Chiesa e dello Stato assolutista, il potere economico è anch’esso incompatibile con la realizzazione della libertà come qualità umana.
Il 2 dicembre 1792, Robespierre intervenne di nuovo sulla contraddizione tra libertà politica e libertà economica. La sua riflessione si era approfondita dal l’aprile 1791, sotto l’effetto dello sviluppo del movimento popolare che elaborò, davanti alla crisi economica e monetaria, un vasto programma di riforma agraria legata a una revisione del sistema di produzione e di scambio. Robespierre critica il diritto di proprietà privata illimitata e lo caratterizza come un omicidio :
« Io sfido il più scrupoloso difensore della proprietà a contestare questi principi, a meno di dichiarare apertamente che con questa parola (diritto illimitato di proprietà) intende il diritto di spogliare e d’assassinare i suoi simili. Come dunque si può pretendere che ogni regola sulla vendita del grano sia un attacco alla proprietà e rubricare questo sistema barbaro sotto il nome grazioso di libertà di commercio ?… Perché le leggi non fermano la mano omicida del monopolista come quella dell’assassino ordinario? » [10]
Per Robespierre, i mercanti, monopolisti, speculatori, sono degli assassini perché minacciano l’esistenza dei consumatori e entrano in concorrenza con il loro diritto all’esistenza. Robespierre analizza il carattere di classe e l’aspetto repressivo della politica di libertà economica al servizio dell’interesse particolare dei mercanti e detentori di granaglie.
« Essi (gli autori della teoria della libertà economica) hanno considerato molto il profitto dei negozianti e dei proprietari e considerato poco o niente la vita degli uomini. E perché ? Erano i grandi, i ministri, i ricchi che scrivevano e che governavano; si fosse stato il popolo, è probabile che questo sistema avrebbe avuto qualche modifica » […] « la libertà indefinita di commercio e delle baionette per calmare gli allarmi o per opprimere la fame, questa è stata la politica vantata dai nostri primi legislatori ».
Robespierre porta una critica fondamentale alla teoria economica dell’elasticità del mercato, perché il mercato dei generi di sussistenza non é elastico :
« Gli autori della teoria non hanno considerato le derrate più necessarie alla vita che come merci ordinarie e non hanno messo alcuna differenza tra il commercio del grano e quello dell’indaco… Non è necessario che possa acquistare delle stoffe brillanti; ma devo essere ricco abbastanza per comprare del pane per me e per i miei figli. Il negoziante può ben conservare nei suoi magazzini le merci che il lusso e la vanità desiderano fino a quando trovino il modo di venderli al più alto prezzo possibile, ma nessun uomo ha il diritto di accaparrare montagne di grano davanti al proprio simile che muore di fame ».
La speculazione sulle derrate che assicurano l’esistenza entra in contraddizione con il diritto all’esistenza :
«Qual è il primo obiettivo della società? E’ di mantenere i diritti imprescrittibili dell’uomo. Qual è il primo di questi diritti ? Quello di esistere. La prima legge sociale è dunque quella che garantisce a tutti i membri della società i mezzi d’esistenza; tutti gli altri sono subordinati a quello; la proprietà non è stata istituita o garantita che per cementarla; è perché prima si è vivi che si ha delle proprietà. Non è vero che la proprietà possa essere in opposizione con la sussistenza degli uomini ».
La critica della libertà economica permetterà a Robespierre di precisare la sua concezione della proprietà. I beni di sussistenza, essendo necessari all’esistenza, non possono essere considerati una proprietà privata ma hanno un carattere sociale comune :
« Gli alimenti neecessari all’uomo sono altrettanto sacri della vita stessa. Tutto ciò che è indispensabile per la conservazione è una proprietà comune della società intera».
Come si vede, ciò che è formulato qui, va ben lontano. La conservazione del diritto naturale è lo scopo dell’associazione politica, il primo diritto è il diritto all’esistenza, tutto ciò che assicura la conservazione dell’esistenza è una proprietà comune della società intera. L’idea generale di proprietà in Robespierre si è precisata : abbiamo visto che nell’aprile 1791 la vita, la libertà, la sicurezza, il diritto di resistenza all’oppressione, l’esercizio di tutte le facoltà dello spirito e del cuore sono delle proprietà naturali universali. Robespierre aggiunge, il 2 dicembre 1792 che i beni che assicurano l’esistenza e la sua conservazione hanno carattere di bene comune della società e non soltanto privato. Robespierre teorizza così due tipi di diritti sociali : i diritti naturali legati alla persona e i diritti alla sussistenza che danno a queste derrate un carattere di proprietà comune [si veda la similitudine con descrizione della prima fase dello stato di natura nei Due trattati sul governo di Locke, NDR].
Qui, il diritto di proprietà dei beni necessari all’esistenza è subordinato al diritto naturale all’esistenza.
Ricordiamo che questa stessa concezione si ritrova, tra gli altri, nel programma economico dei sanculotti parigini, presentato il 5 settembre 1793, sotto forma di 12 articoli, di cui estraiamo i più significativi :
« Che il tetto massimo del patrimonio sarà fissato.
« Che lo stesso individuo non potrà possedere che un massimo.
« Che lo stesso cittadino non possa avere che una bottega o un negozio.
« Che il prezzo di tutte le derrate di prima necessità sia fissato invariabilmente.
« Che i prezzi delle materie prime saranno ugualmente fissi in modo che i profitti dell’industria, i salari dei lavoratori e i benefici del commercio che saranno moderati dalla legge, mettano l’uomo industrioso, il coltivatore, il commerciante, in grado di procurarsi non soltanto le cose necessarie , indispensabili alla conservazione della loro esistenza, ma tutto ciò che può essere aggiunto al loro benessere».
Robespierre sintetizza l’idea generale di proprietà nel suo progetto di Dichiarazione dei diritti dell’uomo e del cittadino presentato alla Convenzione il 24 aprile 1793.
Quarta di copertina
« … l’oblio e il disprezzo dei diritti naturali dell’uomo sono le sole cause dell’infelicità del mondo… »
Con queste parole, il Preambolo della Dichiarazione « montagnarda » dei diritti dell’uiomo e del cittadino riaffermava nel 1793 i principi che avevano trionfato nel 1789, subordinando la politica all’etica universalista. Meno di due anni dopo, la Costituzione dell’anno III (1795) rompeva con il diritto naturale e sanzionava la concezione opposta dei diritti (e dei doveri) dell’ «uomo in società», d’ispirazione borghese e positivista.
Come si è passati dalla re-pubblica popolare alla re-privata dei ricchi? Come ha potuto la storia della rivoluzione contraddire la propria filosofia?
A queste questioni ostinatamente rimosse dalla storiografia, Florence Gauthier apporta nuovi chiarimenti portando la sua indagine sui testi fondatori della filosofia della libertà e dell’eguaglianza (da Locke e Mably a Kant e Paine) fino agli archivi del Governo rivoluzionario e della Convenzione. La studiosa insiste sull’importanza dello scontro tra « lato sinistro » e « lato destro » a proposito del diritto all’esistenza e della legge marziale, del cosmopolitismo, della guera coloniale, della guerra di conquista e della questione coloniale. Facendo giustizia del mito di un Robespierre «tirannico», nazionalista e schiavista, ella mostra la forza dei legami che unirono gli organizzatori del Termidoro al partito coloniale corso e di Santo-Domingo.
Tra la questione del « contenuto senza classe » della Rivoluzione, quella delle ragioni dello scacco d’una politica del diritto naturale, e le questioni attuali del dibattito sulla cittadinanza, è venuto ormai il tempo di fare luce.
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