Da un’intervista registrata il 30 giugno 1992 e rimasta inedita fino alla sua inclusione nel numero monografico dedicato al filosofo da Le Monde, in occasione della morte (8 ottobre 2004). Traduzione mia.
Comme quiconque essaie d’être philosophe, je voudrais bien ne renoncer ni au présent
ni à penser la présence du présent, ni à l’expérience de ce qui nous les
dérobe, en nous les donnant.
Jacques Derrida, La philosophie comme acte de résistance
Il faut entendre ce terme de « déconstruction » non pas au sens de dissoudre ou de détruire, mais d’analyser les structures sédimentées qui forment l’élément discursif, la discursivité philosophique dans lequel nous pensons. Cela passe par la langue, par la culture occidentale, par l’ensemble de ce qui définit notre appartenance à cette histoire de la philosophie. Le mot « déconstruction » existait déjà en français, mais son usage était très rare. Il m’a servi dabord à traduire des mots, l’un venant de Heidegger, qui parlait de « destruction», l’autre venant de Freud, qui parlait de « dissociation ». Mais très vite, naturellement, jai essayé de marquer en quoi, sous le même mot, ce que jappelais déconstruction n’était pas simplement heideggérien ni freudien. J’ai consacré pas mal de travaux à marquer à la fois une certaine dette à l’égard de Freud, de Heidegger, et une certaine inflexion de ce que j’ai appelé déconstruction. Je ne peux donc pas expliquer ce que c’est que la déconstruction, pour moi, sans recontextualiser les choses.
[incipit non presente nell’articolo di Le Monde, ma illustrativo dell’intenzione specificamente politica del pensiero di Derrida, ndr.]
«Come chiunque cerchi d’essere filosofo, non vorrei rinunciare né al presente, né a pensare il presente come presenza, né all’esperienza di ciò che ce lo deruba, dandocelo». Jacques Derrida, La filosofia come atto di resistenza
Bisogna intendere il termine «decostruzione» non nel senso di dissolvere o distruggere, ma in quello di analizzare le strutture sedimentate che formano l’elemento discorsivo, la discorsività filosofica nella quale pensiamo. Ciò passa per la lingua, per la cultura occidentale, per l’insieme di ciò che definisce la nostra appartenenza a questa storia della filosofia. La parola «decostruzione» esisteva già in francese, ma il suo uso era molto raro. Mi è servita dapprima a tradurre dei termini, il primo heiddeggeriano che parlava di «distruzione», l’altro, freudiano, che parlava di «dissociazione». Ma molto presto, naturalmente, ho provato a sottolineare in cosa, nello stesso termine che chiamavo decostruzione non ero semplicemente heidegeriano o freudiano. Ho dedicato un discreto lavoro a evidenziare da un lato un certo debito nei confronti di Freud, di Heidegger, e una certa inflessione di ciò che ho chiamato decostruzione. Non posso dunque spiegare cos’è la decostruzione per me, senza ricontestualizzare le cose.
C’est au moment où le structuralisme était dominant que je me suis engagé dans mes tâches, et avec ce mot là. Cétait aussi une prise de position à l’égard du structuralisme, la déconstruction. D’autre part, c’était au moment où les sciences du langage, la référence à la linguistique, le « tout est langage » étaient dominants. C’est là, je parle des années 1960, que la déconstruction a commencé à se constituer comme je ne dirais pas anti-structuraliste mais, en tout cas, démarquée à l’égard du structuralisme, et contestant cette autorité du langage. C’est pourquoi je suis toujours à la fois étonné et irrité devant l’assimilation si fréquente de la déconstruction à – comment dire ? - un « omnilinguistisme », à un « panlinguistisme», un « pantextualisme ». La déconstruction commence par le contraire. J’ai commencé par contester l’autorité de la linguistique et du langage et du logocentrisme. Alors que tout a commencé pour moi, et a continué, par une contestation de la référence linguistique, de l’autorité du langage, du « logocentrisme » mot que j’ai répété, martelé, comment se fait-il qu’on accuse si souvent la déconstruction d’être une pensée pour laquelle il n’y a que du langage, que du texte, au sens étroit, et pas de réalité ? C’est un contresens incorrigible, apparemment.
Mi sono impegnato nel mio lavoro e con questo termine nel momento in cui lo strutturalismo era dominante. Era anche una presa di posizione nei confronti dello strutturalismo, la decostruzione. D’altra parte, era il momento in cui le scienze del linguaggio, il riferimento alla linguistica, il «tutto è linguaggio» erano dominanti. E’ in quel momento, parlo degli anni ’60, che la decostruzione ha cominciato a costituirsi non tanto come anti-strutturalista ma, in ogni caso, defilata nei confronti dello strutturalismo e contestante questa autorità del linguaggio. E’ per questo che sono sempre sia stupito che irritato davanti all’assimilazione così frequente della decostruzione a, come dire, un «onnilinguismo», un «panlinguismo», un «pantestualismo». La decostruzione comincia dal contrario. Ho cominciato dal contestare l’autorità della linguistica, del linguaggio e del logocentrismo. Mentre per me tutto è cominiciato e continuato attraverso una contestazione del riferimento linguistico, dell’autorità del linguaggio, del «logocentrismo», termine che ho ripetuto, martellato, come si fa ad accusare così spesso la decostruzione d’essere un pensiero per il quale non esiste che il linguaggio, che il testo, in senso stretto, e non la realtà? E’ un controsenso incorreggibile, apparentemente.
Je n’ai pas renoncé au mot de « déconstruction», parce qu’il impliquait la nécessité de la mémoire, de la reconnexion, de la remembrance de l’histoire de la philosophie dans laquelle nous sommes, sans toutefois penser sortir de cette histoire. J’avais d’ailleurs très tôt distingué entre la clôture et la fin. Il s’agit de marquer la clôture de l’histoire, non pas de la métaphysique globalement – je nai jamais cru qu’il y ait une métaphysique; ça aussi, cest un préjugé courant -. L’idée qu’il y a une métaphysique est un préjugé métaphysique. Il y a une histoire et des ruptures dans cette métaphysique. Parler de sa clôture ne revient pas à dire quelle est finie. Donc, la déconstruction, l’expérience déconstructive se place entre la clôture et la fin, dans la réaffirmation du philosophique, mais comme ouverture d’une question sur la philosophie elle-même. De ce point de vue, la déconstruction n’est pas simplement une philosophie, ni un ensemble de thèses, ni même la question de l’Etre, au sens heideggérien. D’une certaine manière, elle n’est rien. Elle ne peut pas être une discipline ou une méthode. Souvent, on la présente comme une méthode, ou on la transforme en une méthode, avec un ensemble de règles,de procédures quon peut enseigner, etc.
Non ho rinunciato al termine «decostruction», perchè esso implicava la necessità della memoria, della riconnessione, del ricordo della storia della filosofia nella quale siamo, senza tuttavia pensare di uscire da questa storia. Avevo distinto molto presto, d’altronde, tra la chiusura e la fine. Si tratta di evidenziare la chiusura della storia, non della metafisica globalmente – non ho mai creduto che ci fosse una metafisica; anche questo è un pregiudizio corrente -. L’idea che ci sia una metafisica è un pregiudizio metafisico. C’è una storia e delle rotture in questa metafisica. Parlare della sua chiusura non significa dire che è finita. Dunque, la decostruzione, l’esperienza decostruttiva si coloca tra la chiusura e la fine, nella riaffermazione del filosofico, ma come apertura di una questione sulla filosofia essa stessa. Da questo punto di vista, la decostruzione non è semplicemente una filosofia, ne un insieme di tesi, né ancora la questione dell’Essere in senso heideggeriano. In un certo modo, essa non è niente. Non può essere una disciplina o un metodo. Spesso la sia presenta come un metodo o la si trasforma in un metodo, con un insieme di regole, di procedure che si possono insegnare, ecc.
Ce n’est pas une technique, avec des normes ou des procédures. Bien entendu, il peut y avoir des régularités dans les manières de poser un certain type de questions de style déconstructif. De ce point de vue, je crois que cela peut donner lieu à enseignement, cela peut avoir des effets de discipline, etc. Mais, en son principe même, la déconstruction nest pas une méthode. J’ai essayé moi-même de m’interroger sur ce que pouvait être une méthode, au sens grec ou cartésien, au sens hégélien. Mais la déconstruction n’est pas une méthodologie, c’est-à-dire l’application de règles. Si je voulais donner une description économique, elliptique de la déconstruction, je dirais que c’est une pensée de l’origine et des limites de la question « quest-ce que ? », la question qui domine toute l’histoire de la philosophie. Chaque fois que l’on essaie de penser la possibilité du « qu’est-ce que ? », de poser une question sur cette forme de question, ou de s’interroger sur la nécessité de ce langage dans une certaine langue, une certaine tradition, etc., ce qu’on fait à ce moment-là ne se prête que jusquà un certain point à la question « qu’est-ce que ? » C’est ça, la différence de la déconstruction. Elle est en effet une interrogation sur tout ce qui est plus qu’une interrogation.
Non è una tecnica, con delle norme e delle procedure. Beninteso, ci possono essere delel regolarità nel modo di porre un certo tipo di questioni di stile decostruttivo. Da questo punto di vista, credo che questo possa dar luogo a insegnamento, possa avere degli effetti di disciplina, ecc. ma, nel suo stesso principio la decostruzione non è un metodo. Ho cercato io stesso di interrogarmi su ciò che poteva essere un metodo, nel senso greco o cartesiano, nel senso hegeliano. Ma la decostruzione non è una metodologia, cioè l’applicazione di regole. Se volessi dare una descrizione economica, ellittica della decostruzione, direi che è un pensiero dell’origine e dei limiti della domanda «che cos’è?», la domanda che domina tutta la storia della filosofia. Ogni volta che cerco di pensare la possibilità del «che cos’è? », di porre una domanda su questa forma di domanda, o di interrogarmi sulla necessità di questo linguaggio in una certa lingua, una certa tradizione, ecc., ciò che faccio in quel momento non si presta che che fino a un certo punto alla domanda «che cos’è?» E’ questa la differenza della decostruzione. Essa è in effetti una interrogazione su tutto ciò che è più di un’interrogazione.
C’est pour ça que j’hésite tout le temps à me servir de ce mot-là. Elle porte sur tout ce que la question « qu’est-ce que ? » a commandé dans lhistoire de l’Occident et de la philosophie occidentale, cest-à-dire pratiquement tout, de Platon à Heidegger. De ce point de vue, en effet, on na plus tout à fait le droit de lui demander de répondre à la question « qu’est-ce que tu es ? », « qu’est ce que c’est ? » sous une forme courante.
E’ per questo che esito sempre a servirmi di questo termine. Esso porta su tutto ciò che la domanda «che cos’è ? » ha prescritto nella storia dell’Occidente e delal filosofia occidentale, vale a dire praticamente tutto, da Platone ad Heidegger. Da questo punto di vista, in effetti, non si ha assolutamente il diritto di chiederle di rispondere alla domanda «cosa sei?», « cos’è ? » sotto la forma corrente.
Ciò che si presenta ha sempre dietro di sé qualcosa che non si presenta, bisogna sempre diffidare della semplicità non per un gusto della complicazione fine a se stessa, ma perché spesso può essere fuorviante, può essere ingannevole, può essere ideologica. Il nostro mondo è pieno di miti, compito del filosofo è smontare questi miti, far vedere cosa c’è dietro la semplicità, l’apparenza delle cose, rendere un po’ più complicate le cose, perché se noi riusciamo a vedere cosa c’è dietro la semplificazione, stiamo al mondo in una maniera più vera, più giusta e più consapevole che non restando presi all’abbaglio delle apparenze.
Maurizio Ferraris
Commenti recenti