Traggo dall’ultimo numero di Le Monde Diplomatique (décembre 2012) questa bella ricognizione storica sull’accelerazione e sulle origini della fame di tempo che affligge la contemporaneità.
La technologie devait apporter à l’humanité loisirs et liberté. Mais le rythme de la vie a suivi celui des machines, et chacun se sent accablé de contraintes asphyxiantes. Inégalement réparti, le temps constitue désormais une ressource rare et disputée. Pour comprendre les raisons de cette pénurie, un détour historique s’impose…
ECONOMISTE et romancier, l’Espagnol Fernando Trías de Bes sait bien que les gens ont aussi peu de temps pour lire qu’il en a pour écrire. Il a donc publié il y a quelques années un récit qui a le bon goût d’être à la fois court et truffé d’abréviations (1). On y suit les tribulations d’un personnage ordinaire baptisé TC, pour « type commun». Employé par une multinationale, TC y remplit une fonction décisive : il est chargé de dissimuler dans des armoires les factures des fournisseurs, afin que ceux-ci soient obligés de les renvoyer. Cette tâche prenante ainsi que le crédit contracté pour l’achat de l’appartement familial ne lui laissent guère le temps (T) de se consacrer à la passion secrète qui l’habite depuis l’enfance : l’étude des fourmis à tête rouge (Fourm à Tte Rge).
Ayant un jour calculé, à son grand désespoir, qu’il lui faudra encore trentecinq ans pour rembourser sa dette et rejoindre enfin ses chères Fourm à Tte Rge, TC décide de démissionner et de faire fortune. Une idée géniale lui vient. Il va vendre ce que ses contemporains, comme lui, recherchent avec le plus d’ardeur : du T. Il commence par lancer sur le marché des flacons de cinq minutes, qui s’arrachent aussitôt. Il monte alors en gamme et propose des boîtes de deux heures… Son génie commercial entraînera des bouleversements sociaux et politiques qu’il était loin d’avoir prévus.
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